Les moulins

Il s’agit, comme dans toute la région, de moulins à eau. Le problème est que le principal cours d’eau à proximité du village, la Casaluna, si elle est plus forte qu’aujourd’hui, n’en reste pas moins un torrent de montagne, au débit irrégulier. Ce caractère violent et saisonnier interdit de penser à une roue à aubes placée directement dans le courant.

Pour alimenter le moulin de façon plus régulière, la solution classique consistera à détourner en partie le courant, afin de le concentrer dans un canal étroit, donc de le régulariser, et d’utiliser la forte déclivité pour le conduire au dessus du moulin, dans lequel il se déversera, par un conduit vertical, sur toute la hauteur du bâtiment, soit environ 4 à 5 mètres, pour actionner une roue horizontale munie d’ailettes en biais, située tout en bas de l’édifice. L’axe de cette roue retransmet le mouvement de rotation, à l’étage au-dessus, à une meule mobile, qui tourne sur une meule fixe, pour écraser le grain ou la châtaigne séchée, et produire ainsi la farine.

Shema

Sur ce principe, trois moulins seront bâtis sur le territoire communal, sur une longueur d’un kilomètre environ. Le plus ancien est sans doute celui qui occupe aujourd’hui la position centrale, et dont il ne reste que quelques pans de mur.

Le moulin Bonavita, le seul mentionné sur le cadastre napoléonien, sous le nom de « Moulin Lamelesi », est le plus éloigné du village, mais aussi le dernier en activité, puisqu’il ne s’arrêtera définitivement que dans les années 70, lorsque Joseph Calzarelli cessera de le faire vivre .

Le moulin Mattéi, juste au pied du village, est construit sur le même modèle, mais sans doute un peu après 1860.

Ces deux derniers moulins étaient équipés chacun de deux jeux de meules, alimentées par le même canal, partagé en deux sur le toit du moulin. Une meule était utilisée pour le blé, l’autre pour les châtaignes. Lorsque le blé n’a plus été planté, les deux meules ont servi pour la farine de châtaigne, en alternance. En effet, la farine de châtaigne, grasse et pâteuse, bloquait le système, qu’il fallait alors fréquemment nettoyer.

Le travail était difficile, ingrat, le rendement modeste, et lorsque la « clientèle » locale s’est raréfiée, il a bien fallu se résoudre à fermer. Les moulins sont aujourd’hui un peu tombés dans l’oubli, mais ils sont toujours là.

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