Origine du nom

Il s’appelle Carticasi. Sur l’origine de son nom, les avis divergent.

Le mot « casi » désigne les maisons, la plupart des avis s’accordent là-dessus. Mais le mystère vient de « carti ».

Une explication trop terre à terre semble un peu farfelue : ça signifierait « maisons de carton » ! Comme les maisons d’ici ne sont pas moins solides que dans les autres villages corses, on ne voit pas pourquoi on leur appliquerait ce qualificatif peu flatteur !
Une seconde hypothèse parle de « maisons de la charte », donc liées par un pacte.
Une troisième parle de « alti casi » (voir plus loin), les maisons d’en haut, ce qui convient bien à la situation en montagne, à près de 900 m d’altitude.
Je dois mentionner ici une hypothèse originale et différente, formulée par un éminent enfant du village, hypothèse née du grec, langue de la religion aux VI ème et VII ème siècles. « Kartoi kasis » signifierait « moines tondus », ce qui ferait ici référence à une présence religieuse très ancienne.
Par ailleurs, précise le même, les carticasinchi ont longtemps nommé leur village « a ghjura carticasinca », ce qui laisserait entendre qu’il n’y avait pas UN, mais un ENSEMBLE de villages, une collectivité avant la lettre.
J’ajoute enfin que les cartes anciennes ne nous aident guère ! En effet, voici les mentions que l’on trouve successivement sur des cartes de :

Comment voulez-vous qu’on s’y retrouve ?
Et j’ai gardé le meilleur pour la fin .

Sur des cartes de 1898 et 1914, c’est le désert total entre San Lorenzo et Sermano .

En tout cas, cela prouve bien, s’il en était besoin, que le village s’est en effet toujours tenu à l’écart des événements, tout au bout de sa (mauvaise) route .
Alors, certains en déduisent que ce village n’a pas d’histoire, parce qu’il ne s’y est rien passé d’extraordinaire.

Peut-être qu’il n’a jamais croisé l’Histoire, avec un grand « H », mais des histoires, il en est cousu ! Demandez à Dominique si ce n’est pas vrai .
Il y a d’autant plus d’histoires qu’il est toujours resté à l’écart des grandes routes, même encore aujourd’hui.

Pour le trouver, il faut commencer par prendre une bonne carte et bien chercher : vous ne risquez pas de tomber dessus par hasard ! Ce sera d’ailleurs la même chose si vous décidez de prendre la route pour lui rendre visite .

De ce fait, les habitants ont vécu entre eux durant des siècles, sans le journal, la télévision ou le téléphone, avec tout ce que ça suppose de solidarité, de débrouillardise et d’histoires d’alcôves .

 

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