La Casa Scribbiata

Cet article a pour but de signaler un site archéologique existant à proximité de Carticasi, qui je pense n’est pas très connu des Carticasinchi.
Ce site n’est pas protégé actuellement et se trouve exposé aux dégradations dues à la divagation des animaux. (entre autres).

Ci-dessous un extrait succint:

Tiré du livre de Michel Claude WEISS : Le rocher à gravures de La Casa Scribbiata à Bustanicu

Situation géographique

Partie supérieure du bassin de la Casaluna, entre Carticasi et Bustanico. Les gravures sont dans la commune de Bustanico, à une limite de son territoire . Elles ne sont guère éloignées de celles de La Petra Frisgiata I, de La Petra Frisgiata II, de La Petra Frisgiata III, de La Petra Frisgiata IV de La Petra Frisgiata V, de l’Aghja à a Penta et de Vadella qui appartiennent également au bassin supérieur de la Casaluna mais figurent dans la commune de Cambia.

Ce rocher gravé a été découvert à la mi août 2004 par Paul Pinelli, architecte qui avait décidé de retrouver cette « maison gribouillée »

En réalité d’après Jean-Charles Antolini dans ce cas le toponyme Casa serait plutôt un oronyme

Annexe 1 Etude toponymique

Ce microtoponyme de la commune de Bustanico dans le Boziu nous est signalé par la section archéologique de l’Université de Corti. Il désigne un bloc rocheux sur lequel ont été gravés Des signes de plusieurs époques. Le toponyme n’a pas manqué de nous surprendre, ce type d’art rupestre est généralement connu sous l’appellatif « Petra » suivi de qualificatifs comme Scritta ou Frisgiata (entre autres). Il nous a ensuite hautement intéressé car pour la première fois la base toponymique Casa, largement présente sur de nombreuses communes corses, n’était pas identifiée dans son sens habituellement retenu de Casa « maison », sens hérité du latin casa (hutte, cabane).Ce terme a connu une grande fortune dans les langues romanes.

Nous avions, quant à nous, décelé un substrat fort ancien, prélatin, pré-indo-européen. Le « S » intervocalique attestant de cette réalité.

Pierre Lamotte dans ses études du substrat « dans la langue corse » (Corse historique, n° 29/30, 1966/67) pose le problème du substrat Kas qu’il rapproche de Kis à valeur oronymique comme Kas. Il cite notamment Casinca, Casaconi, Chisoni è Ghisoni ; cette perception nous étant apparue comme pertinente, nous avons essayé de situer Casa dans sa chronologie d’apparition dans l’occupation de l’espace corse. Elle se manifeste dans l’appellatif Castellu qui marque « L’incastellamentu » à partir de l’âge de bronze.

Le castellu est la première utilisation connue en Corse, de blocs rocheux de différentes tailles pour l’édification de fortifications et de « torre ». Nous laissons volontairement de côté le féminin pluriel Castelle qui pourrait remonter au Néolithique terminal/Chalcolithique. L’archéologie n’ayant encore rien livré de probant à ce jour.

Un verbe corse qui est parvenu jusqu’à nous, et qui est encore utilisé, Accastillà signifie « entasser des pierres » sans art d’ailleurs. Il semblerait donc que le substrat Kas désigne des blocs rocheux, puis des pierres de construction puis enfin la construction elle-même.

Le microtoponyme du Boziu vient conforter notre analyse et se révèle important dans notre recherche. De manière évidente « Casa » désigne un bloc rocheux. Il est renforcé par le qualificatif Scribbiata, ancêtre de Scritta. Il signifie donc « pierre écrite ».Scribbiata est issu de l’ancien verbe latin Scribere qui est passé ensuite à Scrivere et à Scrive en Corse, avec un participe passé Scrittu. Le passage de Scribere à Scrivere semble remonter au VIII° siècle. Dante y ajoutant Scriba au XIV°. Ainsi l’Archéologie ser la linguiste et nous conforte, si besoin était, dans la nécessaire pluridisciplinarité voire interdisciplinarité.
Jean-Charles Antolini.
Cette recherche conforte les conclusions dégagées lors de l’étude générale des gravures rupestres corses car le rocher de Bustanico répond bien aux critères généraux de tels sites : utilisation de la partie supérieure d’un bloc rocheux montrant un côté abrupt ; position dominante au dessus d’une voie de passage naturelle ou ancienne (ainsi ce chemin a sans aucun doute vu la transhumance des brebis ou des chèvres) etc.Il convient d’observer que le rocher de la Casa Scribbiata a révélé une spécificité certaine par rapport aux autres sites à gravures insulaires. Le nombre relativement important des tracés ( deuxième site le plus fourni de l’île)
Quelques photos des gravures prises sur le rocher pour illustrer ce qui précède.

Il est quand même singulier que le village soit situé entre deux sites archéologiques dans le haut de la vallée de la Casaluna, un à la limite de Bustanico et l’autre sur la commune de Cambia et entre il n’y aurait rien ?

(« Toponyme » – du grec topos (lieu) et onoma (nom) – est en quelque sorte synonyme de « nom géographique ».La nature d’un toponyme peut être précisée. Ainsi, par exemple, selon qu’un toponyme est lié à l’eau, à une voie de communication ou au relief, on parlera plus spécifiquement d’hydronyme, d’odonyme ou d’oronyme.)

Voici quelques liens concernant des sites similaires.
Les gravures rupestres du Cap Corse Commune de Barrettali Jacques Magdeleine>
Les Gravures rupestres de l’Incrucichjata De Forci à Santa Riparata di Moriani>
Carticasi sur Wikipédia>

2 réponses sur “La Casa Scribbiata”

  1. Bon André, c’est vraiment sympa ce site sur notre village et ses alentours, merci .
    C’est aussi sympa de participer pour te donner des rubriques, ça cela me fait plaisir. Et puis à Paris ,finalement ,on est toujours là bas !

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