La divagation animale à Carticasi et ailleurs

Larousse
divagation
nom féminin
Littéraire. Action d’errer çà et là, hors du lieu où l’on doit être.
Action d’un esprit qui s’égare, qui erre au gré de sa rêverie ; pensées, délire (surtout pluriel) :
Les divagations d’un malade.
Contravention qui consiste à laisser errer ou à abandonner des animaux sur les routes.
Déplacement, total ou partiel, permanent ou temporaire, du lit d’un cours d’eau.

On reconnait la grandeur et la valeur d’une nation à la façon dont celle-ci traite ses animaux .

« Gandhi »

Carticasi n’est pas le seul village dans lequel on peut constater la présence d’animaux se promenant à leur convenance.

Pour preuve quelques articles du journal CORSE MATIN , du Courrier International et sur Info Corse de cette année qui sont retranscris ci dessous. ( avec date de parution ).
Il ne tient qu’à vous de les parcourir afin d’essayer de vous faire une opinion sur ce qui se passe ( ou pas ).

Cet été, les vaches corses en errance ont causé plusieurs accidents et envahi certaines plages, rapporte le tabloïd américain New York Post.
“Meuh fais pas chier” Voici l’ambiance qui règne actuellement sur les plages corses, à en croire le New York Post.
Le tabloïd de la Grosse Pomme signale a ses lecteurs, sur un ton mi- inquiet, mi- amusé, que les petits paradis de sable fin se retrouvent ces jours-ci envahis par des vaches sauvages. Certains ont été fermés après que des animaux inhabituellement agressifs avaient commencé a encorner des touristes ou a endommager des voitures, rapporte le journal, qui explique le phénomène ainsi: . « L’île de beauté compte environ 15 000 vaches errantes, particulièrement agitées après une année de confinement. Désormais, les touristes qui retourne sur les plages très prisées de l’île se disputent les coins de sable avec des hordes de bovins. »
Pour les Corses, le problème, qui n’est pas nouveau, ne se limite pas aux seuls baigneurs. Même loin des plages, de nombreux accidents sont survenus cet été. Le village de Lozzi, dans le centre de l’île, a ainsi enregistré plusieurs blessés depuis fin Juillet de même que Sainte-Lucie- de-Tallano.
Les élus en sont venus à tirer la sonnette d’alarme. « Cela nuit a la Corse et aux Corses, et même si les vaches sur la route font sourire les touristes », d’après un maire, dont les propos rapportés par le quotidien Corse Matin, sont cites par le New York Post, de même que le conseil d’un responsable de la protection animale : “Quand vous croisez [des vaches] qui vont dans une certaine direction, vous avez intérêt a leur céder la priorité. » —

Le dernier épisode remonte à vendredi : deux vaches en divagation abattues entre Cozzano et Zicavo. Deux bêtes sans propriétaire identifié, dont les cadavres ont attendu deux jours sur le bord de la route.
Deux semaines plus tôt, à Monte, sept vaches tuées par arme à feu étaient découvertes au petit matin. Selon la mairie, ces animaux ne portaient pas non plus de collier d’identification. Ils erraient depuis quelque temps à proximité du village et se montraient parfois agressifs avec les promeneurs.
Ce genre de faits divers n’a rien de nouveau. L’actualité insulaire en regorge depuis des années. Et ce n’est rien à côté des cas où les bêtes en déshérence, égarées sur les routes, finissent par causer des accidents mortels.

En théorie, des solutions existent. Divers textes de loi détaillent les procédures applicables en cas de divagation des animaux dangereux. Mais sur l’île, leur mise en œuvre est loin d’être systématique. Les outils, il faut dire, manquent. À commencer par ces lieux de dépôt où sont censées être parquées les bêtes errantes avant d’être prises en charges ou euthanasiées. Selon le Code rural, il doit en exister au moins un par intercommunalité mais, en pratique, c’est loin d’être le cas. En 2018, sur les hauteurs de Bastia, un parc de rétention a certes été créé par la municipalité pour recueillir les vaches en divagation. Mais ce genre d’initiative reste rare.
Boucles GPS
Si aucune réponse globale au problème n’a encore été trouvée, des pistes sont néanmoins explorées. Le mois dernier à l’Assemblée de Corse, Lionel Mortini, le président de l’Office de développement agricole et rural de la Corse (0darc), a exposé les grandes lignes de la politique qu’il entend développer en matière de lutte contre la divagation animale. Il assure avoir soumis à Paris et Bruxelles un projet innovant reposant sur une utilisation de l’outil numérique. Objectif : améliorer identification et la localisation des bêtes.
« Tout le monde le sait, c’est un secret de polichinelle, lance-t-il. Aujourd’hui, les boucles sur nos animaux peuvent être débouclées et rebouclées. Cela pose un problème, même au plan sanitaire. Un problème que nous devons régler par la mise en place de boucles inviolables et de boucles GPS qui intègrent notamment des barrières virtuelles. ››
En clair : il s’agit d’identifier tous les animaux et de pouvoir déclencher une alerte lorsque celles-ci pénètrent dans des zones où elles représentent un danger : villages, routes, etc. Un dispositif destiné à être complété par un « plan clôture exceptionnel de plusieurs millions d’euros ›› censé aider les exploitants à sécuriser leurs lieux de pacage.
Séduisant en apparence, ce recours à l’outil| numérique n’a toutefois pas |’air de convaincre tout le monde. « Ce sont des outils que je ne connais pas, assure Jean-François Sammarcelli, le président de la chambre régionale d’agriculture. S’ils existent, comment se fait-il que les établissements de l’élevage (EDE) – services présents au sein de chaque chambre d’agriculture et chargés de l’identification et de la traçabilité des animaux – n’en ont aucune connaissance ? Pourquoi n’avons-nous bénéficié, de ce point de vue, d’aucun partage d’information ? ››
« Pas de recette miracle ››
Ancien maire d’Urbalacone et élu au syndicat Jeunes agriculteurs de Corse-du-Sud, Philippe Mariotti va plus loin. Selon lui, |’utilisation de boucles numériques répondrait à une tout autre intention. « C’est un mécanisme destiné à traquer les éleveurs, assure-t-il. Il s’inscrit dans une stratégie de contrôle mise en place au niveau européen pour remettre à plat tout le système des aides. ›› Des réserves qui n’empêchent pas ces différents acteurs de faire, de leur côté, des propositions. Pour le président de la chambre d’agriculture, la solution au problème de la divagation se trouve dans le dialogue, au plus proche des territoires. « il n’y a pas de recette miracle, assure-t-il. Lorsqu’un cas de divagation se présente, il faut d’abord essayer de faire comprendre ce qui se passe. Si un éleveur est en cause, il faut essayer de savoir pourquoi il n’est pas en mesure d’élever ses bêtes ; de voir quelles sont ses difficultés ; de voir s’il a un problème de clôture ; s’il est de mauvaise volonté… Il faut travailler au cas par cas, cerner les différentes catégories de divagation et construire quelque chose d’adapté à chaque problème ponctuel. ››

« De l’autre côté de 1’At1antique_, le New York Post a dans un second temps relayé l’information de son confrère londonien.
Lundi, l’hebdomadaire Courrier international repérait à son tour le papier du tabloïd de New York : « Quand les New-Yorkais s »inquiètent de la divagation des vaches corses. » Selon lui, de simples solutions de bon sens pourraient suffire à mettre un terme à des situations aussi anciennes que dommageables. Un exemple : celui de la sortie de Ponte-Leccia, sur la RT 30, où les cas de divagation sont fréquents. « il suffirait d’installer un passage canadien à l’embranchement de Castifao et 50 ou 100 mètres de clôture au bord de la route pour supprimer ce point noir facilement à moindre coût. ››
Philippe Mariotti a réfléchi lui aussi à la façon de prendre en charge les bêtes en déshérence. Sa préconisation : l’acquisition, par chaque intercommunalité, d’un parc mobile conjointement géré avec les services vétérinaires et chargé de regrouper les vaches en divagation et de les soumettre aux protocoles sanitaires prévus par les textes.
« C’est une mesure qui permettrait d’éviter les abattages de vaches sans maitre, plaide-t-il. Car l’abattage est toujours une mauvaise solution. Cela crée des polémiques avec les défenseurs de l’environnement. Et puis, c’est dommage de tuer des bêtes en pleine forme, qui sont la plupart du temps inoffensives et que l’on pourrait, après les avoir soumises à tous les protocoles sanitaires, réintroduire dans le cheptel. ›› Pour le retour des gardes champêtres Éviter les abattages, c’est aussi l’objectif des militants écologistes de Global Earth Keeper. Pour eux, la solution réside dans la réactivation d’une méthode qui a fait ses preuves : l’emploi de gardes champêtres, capables d’intervenir sur des faits de divagation, en verbalisant si nécessaire.
C’est une solution qui fonctionne très bien, assure Laurence Constantin, la présidente de l’association. l’objectif n’est pas de privilégier la solution coercitive. Les gardes champêtres résolvent le plus souvent les problèmes par la concertation. Mais parfois, il faut savoir être aussi dans la coercition. Les maires ne font pas toujours leur travail et, si certains éleveurs sont sérieux, d’autres semblent se désintéresser complètement des problèmes que leurs bêtes peuvent générer. ››
En Corse, seul Porto-Vecchio dispose aujourd’hui d’un garde champêtre. La plupart des communes rurales ne peuvent pas faire face à la charge que représente l’emploi de ce fonctionnaire assermenté.
« Nous savons que les villages n’ont pas les moyens d’embaucher un garde champêtre, poursuit Laurence Constantin. Mais il y a la possibilité’ de faire peser cette charge sur les intercommunalités qui pourraient employer chacune un ou deux gardes champêtres. ››
Une proposition qui vient s’allonger à la longue liste de celles déjà émises sans que, pour l’heure, aucune solution efficace n’ait été mise en œuvre pour lutter contre la divagation animale.

Mercredi 30 décembre 2020

En montagne, la carte postale pittoresque semble incomplète quand les vacanciers roulent sans rencontrer des cochons ou des vaches. Les insulaires perçoivent la problématique bien différemment La divagation animale constitue un souci majeur pour les maires, un danger pour les habitants el les automobilistes…
Toutes les régions de l’intérieur sont confrontées a cette situation. l.’Alta Rocca n’y échappe pas. Quenza non plus.
En ce moment, le maire de Quenza et son conseil municipal sont exaspérés. Auparavant, nous avions uniquement des vaches dans les rues, maintenant nous avons également des cochons qui errent dans le village, sous Ia mairie, rôdent devant les maisons.
La divagation des cochons est un phénomène nouveau, chez nous », regrette le La divagation des cochons est un phénomène nouveau, chez nous », regrette le maire, Roselyne Balesi. < Le jour do Noël j’ai reçu l’appel téléphonique d’une dame âgée, vivant sous assistance respiratoire dans une maison isolée. Son jardin était envahi de cochons. ils ont visiblement passé la nuit de Noël sous sa fenêtre ! La pauvre dame était exaspérée. Nous le sommes également.
Cette cohabitation n’est plus possible, il faut que chacun en prenne conscience. C’est irrespectueux ››, assure l’élue. À la rencontre des éleveurs Ces bêtes qui détruisent les murs, salissent les rues, retournent les tapis végétaux ont aussi un coût pour la collectivité.
Au-delà de l’aspect peu ragoûtant pour les villageois et bien entendu du danger que représentent les animaux en divagation, « il y a aussi le prix à payer par les contribuables pour financer le nettoyage et les réparations », rappelle la maire.
Comment sortir de l’impasse sans se faire encorner ?
« C’est un cauchemar car ces bêtes sont souvent non identifiables ››, assure l’élue, énumérant les accidents, les atteintes aux biens et aux personnes, la destruction du patrimoine communal, le saccage des jardins, les cimetières endommagés, le risque d’atteinte à la salubrité publique…
Ici comme ailleurs, les nuisances occasionnées par les ovins, porcins et autres animaux errants sont régulières.
Nombreuses. il y a quelques semaines, le premier magistrat de la commune a rencontré chaque éleveur, avant de leur adresser un courrier recommandé pour
les sensibiliser à l’interdiction de laisser leurs animaux de rente divaguer. « Certains éleveurs sont âgés, usés par cette vie de labeur et je comprends qu’ils puissent
avoir des difficultés à maintenir leur cheptel mais nu XXI° siècle nous ne pouvons plus accepter ces comportements. Je leur demande de m’aider a résoudre cette problématique, je n’ai malheureusement obtenu que très peu de réponses. ››
«Une fourrière en urgence ››
Roselyne Balesi rappelle qu’il y a deux ans, sur ce territoire, une dizaine de vaches en divagation avaient été abattues par des personnes excédées. Elle ne souhaite
surtout pas que ce genre d’opération se renouvelle et en appelle aux pouvoirs publics pour trouver une solution.
«- Nous, petits élus, sommes impuissants ››, martèle Roselyne Balesi, « nous n’avons pas les moyens de courir quotidiennement après chaque bête, d’attraper l’oreille pour récupérer un numéro d’identification à 10 chiffres… ››, soupire-t-elle,
insistant sur le ras-le-bol de la population.
De son côté, la Collectivité de Corse semble prendre le problème à bras-le-corps. Quatre millions d’euros devraient être investis par l’ODARC pour un grand plan de clôturage, dans les microrégions les plus touchées. Parallèlement, l’office de
développement agricole travaille à un système de puce GPS, intégrée dans les bagues sur les oreilles des bovins. Mais en attendant, que fait-on ?
Roselyne Balesi réclame une « fourrière départementale en urgence ». Elle compte également sur une mobilisation générale car « toutes les communes, à des degrés divers, sont touchées par la divagation intempestive des animaux ››
Le sujet est épineux mais il faudra bien prendre littéralement, le taureau par les cornes..
P.C.N

Vendredi 28 mai 2021

BASTIA
Un motard blessé dans une collision avec un bovin
Dans la nuit de mercredi à jeudi, vers 2 h 30, dans le quartier du Fango à Bastia, une moto est entrée en collision avec un bovin. Un jeune homme de 20 ans a été blessé au bassin, au poignet et au visage dans le choc, il a été évacué par une ambulance du centre de secours principal de Bastia vers le centre hospitalier de Falconaja.

mercredi 30 juin 2021

La décision radicale d’interdire de façon temporaire l’accès, la fréquentation et la baignade de ces deux plages très fréquentées de Pitrusedda et de Coti-Chjavarí a été prise par la préfecture de Corse-du-Sud, via un arrêté en date du 15 juin.. Motif évoqué : la présence de plusieurs dizaines de bovins « non identifiés, divagants et présentant un danger grave pour la sécurité des personnes et des biens ››. Considérant « qu’aucune disposition pérenne n’a été mise en place pour sécuriser les plages, hormis des panneaux d’information apposés par les maires des communes et circonscrire l’aire de parcage des animaux ››, les services de l’État ont donc employé un acte fort pour empêcher tout danger.
Quelques jours plus tôt, le 9, un premier arrêté préfectoral ordonnait l’abattage du troupeau divagant. « l’arrêté interdisant l’accès aux plages sursoit à celui portant sur l’abattage qui devrait débuter a l’automne, assurait hier la préfecture. Le 19 juin, une personne a été encornée sur la plage de Mare è Sole. .Elle a porté plainte auprès de la gendarmerie. ››
Le 21 juin. une réunion s’est tenue en préfecture avec les maires des deux communes concernées. « Il leur a été finalement demandé de poser des clôtures pour empêcher les bêtes (d’accéder aux plages. » Jean-Baptiste Luccioni, maire de Pitrusedda, explique la situation : « Il s’agit d’un troupeau de 70 à 80 têtes qui appartenait à un agriculteur décédé il y a une cinquantaine d’années. Les vaches sont restées à l’état sauvage.
Au cours des dernières années. des personnes ont effectivement été blessées après s’être approchées trop près des bovins, pour les toucher ou les photographier ». Des contrôles de gendarmerie sont prévus
Les arrêtés n’ont toutefois pas manqué de surprendre le maire : « L’arrêté d’abatage a été pris sans aucune discussion. Après discussion, l’idée de clôturer les plages pour empêcher le troupeau d’y accéder a été proposée. ›› Mais Jean-Baptiste Luccioni souligne plusieurs écueils : tandis que sur sa commune, la clôture peut être apposée sans trop de difficulté, elle est en revanche difficilement réalisable sur la commune de Coti-Chjavari en raison de la configuration des lieux et de la présence de 7 ou 8 lotissements. Le risque de retrouver le troupeau sur la route est également souligné. Réunis hier après-midi à la mairie de Pitrusedda, Iean-Baptiste Luccioni, Felix Peretti premier adjoint au maire de Coti-Chjavari et les gendarmes tentaient de trouver l’option la plus facile et la plus rapide à réaliser. Le montant d’une clôture s’étirant sur environ 3 km de long s’élèverait à 100 000 euros, estime Jean-Baptiste Luccîonî qui attend une participation financière de l’État. Une solution doit être rapidement trouvée : si elle devait durer. la fermeture de ces deux plages ne manquerait pas d’entraîner des conséquences économiques pour les professionnels des deux communes.
L’abattage programmé du troupeau a suscité la vive consternation de l’association Global Earth Keeper ainsi que de la Ligue des droits de l’homme. Jean-Baptiste Luccioni déclare ne pas y être favorable : « Nous avons reçu des dizaines de coups de téléphone de personnes très en colère contre cet arrêté qui, je le répète, n’est pas de notre fait. ,je préférerais trouver une autre solution, par exempte, en octobre, endormir tous tes taureaux et tes stériliser.
Plusieurs vétérinaires de la rive sud se sont portés volontaires pour le faire ››.
En attendant que les deux communes trouvent un moyen pour empêcher les bovins d’accéder aux plages, Mare È Sole et Verghja resteront fermées.
La préfecture prévient : « Des contrôles de gendarmerie y seront prochainement effectués ››.
CAROLINE MARCELIN

Lundi 5 juillet 2021

Mare é Sole : la recherche d’une solution

Les joies de la plage de Mare è Sole. à Pitrusedda, figure parmi les excursions proposées aux croisiéristes arrivés aujourd’hui à bord de La Belle des Océans. Outre la beauté saisissante des lieus, ils pourront v trouver le vaste troupeau de bovins peu enclin à se laisser caresser ou photographier de trop près. Ou encore les gendarmes, envoyés par la préfecture pour s’assurer du respect d’un arrêté qui interdît depuis le 15 juin l’accès, la fréquentation et la baignade sur cette plage. La même interdiction prévaut sur la plage voisine de Verghja. à Coti-Chjavari. Comme nous le rapportions dans notre édition du 30 juin, la préfecture a pris cet arrêté pour inciter les deux mairies à rapidement trouver une solution à la dangerosité représentée par le troupeau de vaches. Un autre arrête préfectoral ordonne l’abattage des bovins. Ceux-ci constituent depuis plusieurs années un danger pour les visiteurs qui s’en approchent de trop près.
Plusieurs personnes ont été blessées. La dernière, encornée le 19 juin à Verghja, a porté plainte contre la mairie de Coti. « Nous (avec le maire de Coti N.D.L.R) avons formulé une proposition au préfet que nous avons envoyée mercredi, explique Jean-Baptiste Luccíoni maire de Pitrusedda. Nous proposons de clôturer le domaine public maritime pour ainsi éviter que les bêtes ne viennent sur le sable et donc le conflit avec les baigneurs, promeneurs et vacanciers.
Cette solution permettrait aussi d’éviter que le troupeau ne se retrouve sur la route. Cela créerait en quelque sorte une zone tampon entre la route et le sable. Nous verrons ensuite ce que nous ferons du troupeau en octobre. Une personne aurait proposé de mettre son terrain à disposition pour les vaches, des vétérinaires sont volontaires pour stériliser les mâles, l’idée c’est d’éviter l’abattage.
En attendant, nous demandons donc autorisation de clôturer le DPM ainsi qu’ ‘une aide financière de L’État pour réaliser ce travail. Le directeur des services de Coti-Chjavari. a envoyé un mail mercredi mais nous n’avons aucune réponse du préfet » De son côté, la préfecture assure ne pas avoir reçu de proposition. l’arrêté d’interdiction d’accès à la plage de Pitrusedda n’a pas été affiché par le maire à l’entrée du site.
Explication de ]ean-Baptiste Luccioni : « cet arrêté a été publié au recueil des actes administratifs mais il ne m’a pas été notifié officiellement, je n’ai pas été mis en demeure de l’exécuter
C’est une décision préfectorale, c’est son arrêté, pas le mien. »
C.NI.

Dimanche 25 juillet 2021

Le problème de la divagation animale ne date malheureusement pas d’aujourd’hui sur le territoire insulaire.
En effet, plusieurs accidents de la circulation se sont produits notamment en raison d’animaux présents sur des portions de route parfois dangereuses. Dans le but d’apporter des solutions concrètes à cette problématique récurrente, plusieurs directives ont été entreprises par certains élus locaux. À Olmi-Cappella, l’élevage fait partie de 1’essence même de la commune.
Afin de régler ce problème de divagation, le maire Frédéric Mariani, en accord avec les services de l’État, a mis en place au cœur du village un parc de rétention pour pouvoir enfermer les bovins errants et ainsi limiter les risques d’accidents sur sa commune.
Une initiative qui n’a apparemment pas fait l’unanimité puisque Frédéric Mariani a déposé plainte après avoir subi des tentatives d’intimidation et de menaces de la part d’un particulier.
Très rapidement, l’information a été relayée sur les réseaux sociaux par de nombreux élus et structures locales mais également territoriales dans le but d’apporter leur soutien au maire d’Olmi-Cappella.
Un rassemblement a eu lieu hier matin sur la commune en présence notamment du préfet de Haute-Corse, François Ravier, du sous-préfet de Calvi, Florent Farge, du président de la Communauté de communes de L’Île-Rousse-Balagne, Lionel Mortini, de la présidente de l’Assemblée de Corse, Nanette Maupertuis, de plusieurs associations dont celle des maires de Haute-Corse ainsi que l’association Cambià Ava et de nombreux élus locaux et territoriaux qui ont souhaité faire le déplacement. « Il est toujours très importantd’être présent lors de ces rassemblements de soutien, explique Lionel Mortini. Nous devons rester unis et avancer dans le même sens malgré les difficultés que nous traversons. La divagation animale reste un problème sur lequel nous devons travailler rapidement pour pouvoir trouver des solutions fiables et concrètes. ››
Au cours de cette réunion de soutien, le maire de Pioggiola, Antone Casanova a souhaité réitérer son attachement et son accompagnement envers Frédéric Mariani. Des difficultés persistantes « Cette initiative, prise par le maire d’Olmi-Cappella. s’inscrit dans les obligations légitimes d’une petite commune rurale, démunie contre la démultiplication invasive des troupeaux de bovins qui déambulent sur nos routes ou sur nos places de villages. ››
Une problématique qui perdure de- puis des années et qui a suscité de nombreux débats. Selon Frédéric Mariani. une des solutions serait de limiter le nombre d’éleveurs.
« Plusieurs problèmes se posent a l ‘heure actuelle. Tout d’abord, un problème environnemental. En effet, les animaux en divagation ont tendance a dégrader le paysage avoisinant.
De plus, certaines personnes ont des élevages de bovins mais n’ont aucun compte a rendre notamment en ternes d’obligation de résultat. Selon moi, la politique agricole commune doit être mieux encadrée et effectuer davantage de contrôles. Il faudrait également limiter le nombre d éleveurs de bovins et encourager les personnes qui prennent des initiatives pour aller vers une pluriactivité agricole. ›› Poursuivre le travail entrepris depuis plusieurs années et arriver enfin à des solutions pérennes est également l’objectif du préfet de Haute-Corse, François Ravier, présent lors de ce rassemblement.
« Aujourd’hui, le soutien de l’État est pleinement réaffirmé et totalement naturel. il est inadmissible que des élus, qui assument un ensemble de missions, puissent recevoir des pressions et des menaces. La divagation animale est un sujet que nous avons déjà abordé quatre fois au cours des six derniers mois avec l’association des :maires de Haute-Corse. Nous avons pu définir un certain nombre de règles qui sont déjà en application. ››
Pour les services de l’État. plusieurs objectifs doivent être désormais atteints le plus rapidement possible. « il s’agit d’un problème de sécurité que nous devons absolument régler Aujourd’hui, une dizaine de victimes ont subi des dommages en raison de ce problème de divagation. Nous allons écouter attentivement l’ensemble des responsables qui pourraient apporter des propositions pour ensuite travailler ensemble afin de résoudre ces nombreuses difficultés.
›› Au cours de ce rassemblement, Frédéric Mariani a remercié chaleureusement les personnes présentes à cette occasion. a réitéré son devoir de prendre certaines responsabilités quant à la divagation animale et souhaite maintenant que son dépôt de plainte arrive à un résultat.
SERENA DAGOUASSAT

Mardi 3 août 2021

Adieu veaux, vaches et taureaux qui divaguent… Du moins, telle est la volonté affichée hier après-midi par les acteurs réunis autour de la table de l“Odarc [office du développement agricole et rural de la Corse), à Altiani.
Si quelques éclats de voix ont filtré de la porte de la réunion (qui est restée close aux médias), c’est, on le sait, car la problématique est aussi ancienne que complexe. Cependant, au sortir de la salle, la volonté de « travailler en commun sur des actions concrètes ›› a semblé faire consensus. en un mot, se décider à enfin « prendre par les cornes ›› le « taureau ›› de la divagation bovine. Car celle-ci est source de nombreuses problématiques. Tout d’abord, celle de la sécurité, en provoquant son lot d’accidents de la route – certains tragiques – et des blessures parfois mortelles, sur des personnes ayant été encornées par des vaches, dans des villages ou sur des plages et sentiers. Mais aussi celle de la destruction de jardins, de terrains et infrastructures ainsi que le danger de propager des maladies aux troupeaux identifiés.
Des idées concrètes...
« Cette réunion a été initiée par les chambres d’agriculture de Corse (régionales et départementales. NDLH], précise Jean-François Sammarcelli, président de la chambre régionale d’agriculture.
Son thème était « divagation : solutions ‘.’ Nous avons posé sur la table plusieurs idées concrètes, à mettre en place en priorité sur les zones les plus accidentogènes et problématiques. »
Parmi elles : l’installation de << passages canadiens ›› (qui constituent une barrière psychologique pour les bovins), de clôtures ou encore de dispositifs réunissant des associations d’éleveurs et des élus pour «< piéger et parquer ›› les animaux en divagation. Tous l’affirment. la divagation bovine serait – en écrasante majorité – composée d’animaux retournés (ou nés] à l’état sauvage. Des animaux « non bagués » qui n’appartiennent donc officiellement à personne, ne sont pas habitués à l’homme et sont potentiellement porteurs de maladies [dont la plus connue est la tuberculose bovine}.
L’abattage ne peut, quant à lui, être réalisé que par un lieutenant de louveterie. Une solution extrême qui fait partie des discussions, mais qui n’est pas l“ unique possibilité envisagée. « Nous ne sommes pas obligés d’abattre toutes ces bêtes, défend Joseph – dit Loulou – Colombani, président de la chambre d’agriculture de Haute-Corse. On pourrait sélectionner les plus belles et robustes pour sauvegarder la typicité corse. ››
Dans nos colonnes, Jean-Baptiste Luccioni. maire de Pitrusecdda. expliquait envisager – en parallèle de la pose de clôtures sur les zones à risque – de « stériliser les mâles ›› sur sa commune, afin de freiner la multiplication des vaches sauvages, sans pour autant leur ôter la vie.
Des vétérinaires de la région se sont d’ailleurs portés volontaires pour mener cette action [voir nos éditions des 30 juin et 5j Juillet dernier’].
« Nous estimons qu’il.’ y a sur 1′ ‘île entre 15 000 et 20 000 vaches sauvages ››. remarque Dominique Livrelli. le nouveau président de l’0clarc. « Nous savons qu’un troupeau, d’environ I 000 bêtes sauvages, circule entre Prunelli et Bravona ››, cite, à titre d »exemple, Loulou Colombani.
« Nous avons voulu proposer une méthode pragmatique, en réunissant tous les acteurs impliqués autour de la table, reprend le président de la chambre de Haute-Corse. Nous devons maintenant établir comment agir, et en suivant quelles priorités. ››
En attendant les actes
Loulou Colombani tient surtout à ce que l’on sorte « des préjugés et des carricatures » visant les producteurs et « travailler tous ensemble à une solution ››. Avant d’appuyer’ : « il faudrait installer davantage d’éleveurs. Un terrain occupé n’est pas envahi par la divagation. Et cela permettrait aussi de nettoyer des terrain à l’abandon et d’éviter les risques d’incendie. ››
Clôturer les zones à risque et isoler les animaux sauvages sera déjà un grand pas. Et demandera moyens et logistique adaptés (voir par ailleurs). Ce sera la première étape. Ensuite devra se poser la question des animaux.
Pour des raisons sanitaires et légales, même si ces vaches sont abattues. leur viande ne devrait pas pouvoir être consommée. Celle-ci pourrait cependant être utilisée pour nourrir les gypaètes de l’île.
Après contrôle vétérinaire certifiant leur bonne santé, certaines bêtes pourraient éventuellement être utilisées pour la diversité génétique des vaches insulaires.
La stérilisation de ces animaux pour limiter leur prolifération -pourrait aussi être envisagée. « Nous sommes sortis de cette réunion avec des idées constructives. remarque Dominique Livrelli. Aujourd’hui, nous essayerons de régler une partie du problème.››
Des prises de position et des pistes de travail encourageantes.
En attendant les actes.
B. IGNÀCIO-LUCCIONI
* Odarc (Collectivité de Corse). chambres d’agriculture, Direction régionale de l’alimentation de l’agriculture et de la forêt
{ Draaf, État}, association de maires. fédérations d’éleveurs…

Dominique Livrelli est le nouveau président de l’0darc. Et l’on peut dire que pour celle première réunion autour de la problématique de la divagation, l’homme a fait bonne impression.
« Je l’ai senti pragmatique et volontaire ››, apprécie Loulou Colombani, président de la chambre 2B. D’ailleurs, Dominique Livrelli a prévu de prendre le problème à bras-le-corps : « Nous allons créer une commission divagation, qui se déclinera par territoires avec des éleveurs, les intercommunalités et les chambres d’agriculture, appuie- t-il. Celle-ci s’installera dès septembre prochain.
Nous allons définir deux ou trois zones pilotes accidentogènes, dans lesquelles les agriculteurs de la région récupéreront les bêtes sauvages pour les parquer, en attendant que l’on trouve une solution.
Nous aiderons les agriculteurs à les enfermer à l’écart de leurs animaux. Nous avons plusieurs pistes, mais pour cela il faut des financements. » Pour ce faire, il faudra taper aux portes de l’État et de la Collectivité de Corse.
Parallèlement, le nouveau président de l’0darc souhaite « remettre la production agricole au cœur de l’élevage ››.

jeudi 5 août 2021

Sérieusement blessée par une vache dans son jardin

Les faits se sont produits samedi dernier, à Lozzi dans le Niolu. Une habitante du village. âgée de 70 ans. étendait son linge dans son jardin lorsqu’une vache l’a attaquée, la touchant sérieusement entre l’aine et le bras.
Après avoir été projetée au sol par l’animal, la victime s’est également blessée au poignet. Celle-ci a ensuite été évacuée par les secours sur l’hôpital de Bastia, où elle a dû subir une intervention médicale. Ses jours ne seraient plus en danger. « L’animal a par la suite été retrouvé et abattu par un chasseur; sur autorisation dérogatoire et sous le contrôle des gendarmes et avec l’accord de la préfecture et du procureur de la République ››, précise François Acquaviva, le maire de la commune.
Selon les témoignages d’habitants, rencontrer des vaches errantes dans le village devient de plus en plus fréquent et génère usure et colère au sein de la population. Au moment de son abattage, aucune bague – certifiant son appartenance à un élevage déclaré – n’aurait été retrouvée sur 1’animal. B. I.-L.

Lundi 2 août 2021

Quatre vaches et un taureau. Le troupeau squatte le sentier de randonnée entre Campomoro et Cala d’Aguila, au niveau de la petite plage de Canusellu. S’ils ont été aperçus tout autour de cette zone par différentes personnes, ils ont choisi de rester dans ce coin car un cours d’eau et un étang se trouvent dans ce vallon. Un endroit parfait pour se rafraîchir. Situation moins idéale pour les randonneurs qui doivent parfois dévier du sentier pour éviter le taureau qui a pris l’habitude de se tenir debout en plein milieu du chemin. Les vaches, quant à elles, semblent plus paisibles. Pour cause, aucun veau n’a été aperçu récemment. Selon la commune. ce troupeau rôde dans la zone depuis « au moins une vingtaine d’années ››. Il aurait été « abandonnés par un berger » à ce moment-là. Depuis, les bêtes se sont reproduites et se sont adaptées à leur environnement. Au-delà de ces rencontres insolites dans le Valinco, le problème de la divagation animale ronge la Corse. C’est un casse-tête pour toutes les municipalités… Le dossier est sensible. Prudence donc, ces animaux sont parfois dangereux et de nombreux accidents ont été signalés .
G. T.

Samedi 14 août 2021

On ne peut plus rester les bras croisés, déclare jules Bartoli, maire de la commune. Deux personnes ont été attaquées jeudi matin par des bovins a Sainte-Lucie-de-Tallano, où le problème est « de plus en plus récurrent ››. Un homme a été renversé par un taureau sauvage alors qu’il était dans son potager tandis qu’un autre a été attaqué par une vache en pleine rue dans le hameau de Saint-André. Ce dernier se rendait sur son lieu de travail.
Le premier est parti à 1’hôpital pour réaliser des examens, mais son état n’est pas inquiétant. Iules Bartoli signale tout de même : << Ce sont des adultes qui viennent du monde rural donc ils ont les bons réflexes. Mais si demain un enfant ou une personne pas habituée fait face à ces situations, cela peut être beaucoup plus grave. ››
Les bovins inquiètent particulièrement par leur présence sur les routes, dans les villages et sur les chemins de randonnée. Pour faire face à ce problème, le maire veut désormais agir. « je fais le nécessaire auprès de la préfecture et des services vétérinaires, pour pouvoir entreprendre I ‘abattage de bovins. Ils deviennent de plus en plus dangereux. ›› « Ces bêtes sauvages sont affamées et assoiffées en cette période de sécheresse. Elles deviennent de plus en plus agressives avec les humains ››, témoigne encore une source locale.
Selon le maire de Sainte-Lucie, une réunion doit avoir lieu mardi prochain entre cinq communes avoisinantes pour évoquer le problème et éventuellement demander un arrêté préfectoral commun pour l’abattage de bovins dangereux.
GAETAN TRINGHAM

Lundi 16 août2021

Plusieurs paramètres compliquent sérieusement la tâche du maire. François Acquaviva qui est légalement «responsable de la sécurité des administrés» « Un arrêté préfectoral interdit la divagation sur le département,. explique-t-il. Ensuite, les maires adoptent des arrêté municipaux, C’est le cas .à Lozzí depuis plusieurs années, »
Voilà pour le côté légal. Mais ensuite, la problématique doit être traitée de manière concrète, sur le terrain. Et c’est là que les choses se corsent. « Les passages. Canadiens sont efficaces, mais les maires peuvent les installer uniquement sur des routes communales. reprend il.
Or il se trouve que la route qui traverse Lozzi est territoriale ( elle était départementale avant la création de la Collectivité de Corse et la fusion de 1’ancienne Collectivité territoriale avec les départements. Ndlr ). elle dépend dons de la CDC » et les travaux à réaliser pour mettre en place un pont canadien sont complexes et coûteux. Il faut créer une fosse au-dessus de laquelle le pont canadien sera installé. Réaliser tous les travaux d’évacuation des eaux de ruissèlement que générera 1’installation. Et prévoir un portail pour les piétons sur le côté – permettant de laisser passer une poussette ou un fauteuil roulant – qui devra être systématiquement refermé.
De plus, les terrains avoisinants devront tous être clôturés avec un entretien régulier à réaliser : « Les clôtures peuvent être détruites par des animaux mais aussi par des hommes, qui souhaitent toujours passer par là ››. décrit le maire. « ›Dernièrement, nous avons eu une victime. reprend il. La dame ra été blessée à 2 cm de l’artère fémorale. Si cela continue, un jour il y aura des décès, il y en a eu ailleurs. Nous, maires de petites communes, sommes :découragés face à l’ampleur du problème. » Car à Lozzi. la commune comprend juste deux emplois :une secrétaire et un employé municipal. « Les dix conseillers municipaux travaillent et ne sont pas toujours au village, explique François Acquaviva .
Nous sommes trop peu nombreux et nous ne pouvons tout de même pas attraper les vaches au lasso ! » L’élu a pris « quelques mesures », Ce qu’il] est possible de faire à son niveau : « J’ai demandé aux gendarmes de tourner plus régulièrement, décrit-il. Et l’on verbalise les propriétaires lorsque les vaches sont identifiables. Mais je n’ai les moyens ni humains ni financiers de parquer les vaches, ou de clôturer les terrains.
Aujourd’hui, les maires ont des contraintes trop importantes par rapport aux moyens dont ils disposent. Demain on va au devant de catastrophes. Si ces problématiques ne sont pas réglées par la justice derrière, cela peut mener à des dérives », craint il. Cette année s’ajoute la problématique de la sécheresse, Plus d’herbe, plus d’eau, les vaches déambulent pour survivre et, poussées par la faim et la soif, deviennent plus agressives.
« Avec les changements climatiques, l’on peut s’attendre à des phénomènes météo de plus en plus extrêmes, remarque le maire de lozzi. Si l’on constate trop de sécheresse, le nombre de bêtes devrait être limité et avec lui, la montée en estive. » « La loi européenne qui verse des subventions à l’élevage est appliquée sans trop de problèmes à 90. voire 95 % en France continentale, remarque l’élu. Ça devrait aussi pouvoir se résoudre aussi chez nous. Si on reste dans le schéma de la réglementation actuelle, je suis un peu pessimiste. Mais si .l’on s’attaque vraiment au problème il peut être résolu. »
La désertification en toile de fond
« Une personne a déclaré les terres de notre grand-père comme pâturage pour ses bêtes à l ‘Europe et les a mis à son nom, sans notre accord, pointe l’un des habitants. Comment est-ce possible ? Ce système est malsain.›› Une habitante ajoute : « il faudrait aussi contrôler quel type de terrain est déclaré. Des rochers , ce n’est pas une estive ! Il faut justifier de ses bêtes.›› Pour autant. ils ne stigmatisent pas ceux qui font correctement leur travail : Certains éleveurs arrivent très bien à garder leurs troupeaux derrière leurs clôtures et viennent les chercher quand il y a une vache qui s’échappe. Pourquoi d’autres ne le font pas ? ›› Quant aux bêtes, ils les considèrent aussi comme des victimes de ce système défaillant: « Elles n’y sont pour rien ››,soulignent ils.
La divagation est aussi le révélateur d’une autre problématique : la désertification du rural. « Ce n’est pas que l’on est les derniers des Mohicans que l’on a pas le droit de vivre normalement, appuie le maire.
Ici les habitants sont des contribuables comme les autres, ils devraient avoir les mêmes droits. La question est de savoir ce qu’on veut. Veut-on sauver le rural, le rendre attractif pour que les gens s’y implantent? .
Il faudrait une vision plus globale des choses »
B. IGNACIO-LUCCIONI

Mardi 28 septembre 2021

DIVAGATION Bastia by night : une corrida

Tous les médias internationaux en parlent ( Forbes. The Times et le New York Post) mais au quartier du Macchione, à Bastia, la réalité fait peur à bien des habitants.
La divagation des vaches gagne les quartiers de Bastia. Biguglia également. Du côté de la municipalité bastiaise, l’alerte a été donnée pour tout le secteur des hauteurs de la ville.
La situation a été expliquée à la préfecture qui a lancé la procédure habituelle. Une intervention des louvetiers devrait être lancée dans les jours à venir.
Bien entendu, c’est préoccupant mais comme beaucoup de villes, Bastia n’a pas la solution miracle à la divagation animale.
D’ailleurs, la énième réunion sur le sujet qui s’est tenue le 3 août à Altiani est toujours orpheline de solutions…

Samedi 2 octobre 2021

COTI-CHJAVARI

Mobilisation contre
|’abattage des vaches
de Mare e Sole

Le problème est ancien et s’invite régulièrement dans l’actualité. Dans le rural comme dans le périurbain, les fameuses vaches en divagation alimentent les discussions, enflamment les débats, sans qu’aucune solution pérenne ne soit pour l’heure élaborée et encore moins mise en œuvre.
A la clé, des dégradations matérielles, mais surtout des accidents qui mettent les maires et leurs administrés à cran. Quand il ne s’agit pas de touristes blessés à la suite d’une mauvaise rencontre.
La très fréquentée plage de Mare e Sole, sur la commune de Coti-Chiavari, figure parmi les zones ou la coexistence entre ces bovins livrés à eux-mêmes et la population génère fréquemment des difficultés.
Au point que, le 9 juin dernier, la préfecture de Corse-du-Sud avait pris un arrêté ordonnant l’abattage d’un troupeau divagant dans le secteur. Soit 70 à 80 têtes dont les aïeules auraient appartenu à un éleveur décédé voilà plusieurs décennies et qui, depuis, sont retournées à l’état sauvage. Une solution radicale dont la seule évocation engendre des crispations. En particulier du côté des associations de protection des animaux.
Parmi celles-ci, Global Earth Keeper qui, au terme de bovins en divagation, préfère celui de << vaches libres >>.
C’est d’ailleurs pour dire << Non à L’abattage des vaches libres de Mare e Sole » que ses membres organisent demain sur place, de 11 heures à midi, un rassemblement auquel ils convient tous les citoyens << révoltés par Ia solution de l’abattage ».
À cette occasion, l’association, qui << travaille, également, à trouver des solutions non létales » souhaite les faire entendre.

Lundi 4 octobre 2021

Liberté pour les vaches : c’est en substance le message que martèle depuis le début de l’été l’association Global Earth Keeper.
Réunis dimanche matin sur la plage de Verghia, ses membres et sympathisants réclamaient une alternative à l’abattage dont ils redoutent la mise en œuvre imminente. Selon eux, l’appel| à candidature de la préfecture de Corse-du~Sud du 2 septembre dernier « pour capturer une vingtaine de bovins non identifiés divagant sur la plage de Verghia et à ses alentours ›› ( selon les termes du document ) ne laisse planer aucun doute.
Les représentants de l’État seraient à leur sens bien décidés à se débarrasser une fois pour toutes d’on problème si récurrent que sa médiatisation a fini cet été par dépasser les frontières nationales. Le tabloïd New York Post et le Times de Londres rapportaient en effet sur un ton quelque peu atterré l’impuissance des maires face aux bovins errants, tandis que d’autres brossaient le portrait d’une île où la divagation animale représente l’un des symptômes de la gabegie des aides européennes.
L’histoire des vaches de Mare e Sole et de Verghia n’est cependant pas liée à la manne de Bruxelles. Ce troupeau qui erre depuis des décennies entre les terres de Pietrosella et celles de Coti Chjavari est devenu sauvage et pléthorique ( aujourd’hui 70 à 80 têtes. selon le maire de Pietrosella ) depuis la mort de son propriétaire, un agriculteur, il y a environ cinquante ans.
L’image des touristes bronzant en toute tranquillité non loin des ruminants nerveux pourrait prêter à sourire si les blessures infligées par des coups de cornes n’avaient pas été parfois très sévères. En 2017, une femme sur le point de prendre un selfie avec une vachette, ne dut son salut qu’à l’intervention d’un tiers arrivé à temps pour détourner la bête en furie. Pour prévenir ces risques, les deux communes ont. depuis engagé un saisonnier.
« D’autres méthodes peuvent être mises en œuvre ››
Après un nouvel incident le 9 juin dernier et un nouveau dépôt de plainte de la part d’une victime, la préfecture de Corse-du-Sud a ordonné l’abattage des bovins et interdit la fréquentation des plages de Mare sole et de Verghia .
Dans la foulée de ces arrêtés, les maires des deux communes qui, depuis des années, réclament l’assistance de l’État sur ce sujet tout en refusant l’abattage, ont propose de clôturer une partie des terrains fréquentés par les animaux pour leur empêcher l’accès à la plage et à la route. Le sursis semblait alors être acquis :« La préfecture a accepté la solution que nous leur avions proposée au début de l’été, précise Jean-Baptiste Luccioni, le maire de Pietrosella. Elle a validé, ii y a quelques semaines, les zones à clôturer ainsi que le plan de financement.»
Sur la commune de Coti Chjavari, les premières clôtures de 1.20 mètre ont pu être posées durant l’été sur la plage de Verghía, avec autorisation de la DDTM. Les mêmes travaux devraient débuter prochainement à Mare e Sole.
L’appel à candidature lancé le 2 septembre dernier par la préfecture est toutefois venu semer le doute quant à l’avenir des bovins. Interrogé hier, Henri Antona, le maire de Coti, réitère son opposition à l’abattage : « Je n’ai jamais été pour. D’autres moyens existent pour régler ce problème. »
Une position partagée par les environnementalistes : « Nous savons que, selon la loi européenne, tous les bovins non identifiés n’ont pas d’autres choix que d’être abattus, ce qui n’est pas le cas des porcins, des caprins ou des ovins, déclare Laurence Constantin de Global Earth Keelper.
Nous savons aussi que d’autres méthodes peuvent être mises en œuvre. Nous souhaiterions que les animaux de Mare e Sole trouvent un refuge. elles seraient sur un terrain appartenant à la CdC qui pourrait peut-être mettre à disposition un lieu de dépôt. ›› l’association aimerait à l’avenir participer aux débats concernant la divagation animale en Corse.
Jean-Baptiste Luccioni s’est rendu il y a quelques jours à une réunion publique organisée à Linguizzetta, en Haute Corse, à l’appel de l’association de victimes Cambià Avà, récemment créée par Maryline Taddei. Cette dernière avait été gravement blessée aux jambes par un taureau près de Bastia (notre édition du 1” septembre). « Il y a un conflit d’usage dont il ne faut pas oublier que l’issue peut être dramatique, souligne le maire.
Nous avions décidé au début de l’été en commun accord avec la préfecture d’empêcher les bêtes d’accéder à la route et à la plage et de les maintenir dans la forêt. Aujourd’hui, j’ignore totalement les projets de la préfecture et si elle compte procéder dans les prochains jours à une battue administrative. »
Contactée, la préfecture de Corse-du-Sud n’était pas en mesure de nous répondre hier sur ce dossier.
CAROLINE MARCELIN

Mercredi 3 novembre 2021

voilà plusieurs semaines que cinq chevaux arpentent les rues de Calacuccia. « Ils représentent un danger pour la population qui peut être mortel, c’est pourquoi nous avons demandé que le ou les propriétaires des chevaux se manifestent, explique le maire, Mathieu Acquaviva.
Nous avons contacté la DSV (direction des services vétérinaires, NDLR).
C’est à nous de les parquer et ensuite la DSV doit les récupérer pour les confier à une association spécialisée. » l’équipe municipale a laissé plusieurs jours passer pour permettre à d’éventuels propriétaires de se faire connaître. Mais personne n’a contacté la mairie. Depuis, les chevaux, qui ne connaissent pas les tracés des communes, sont passés sur le territoire d’.Albertacce. Les élus attendent donc leur retour sur Calacuccia pour les parquer: « C’est à nous de faire les cow-boys pour les attraper, même si nous ne sommes ni formés ni équipés pour ça, appuie Benjamin Luciani-Graff, adjoint de la commune.
Une fois parqués, nous devons veiller à les nourrir et leur donner de l’eau, avant qu’ils soient récupérés par les services vétérinaires. »
« Un risque qui peut être mortel ››
Et les chevaux ne sont pas les seuls animaux en divagation à représenter un danger. Des vaches et des cochons – et même parfois des ânes – sillonnent les rues du village.
« Je citerai trois exemples. reprend Mathieu Acqaviva. Des enfants reviennent de l’école par un sentier. Cinq chevaux au galop passent! par ce sentier au risque de [es piétiner et de les écraser. Une personne sort de chez elle pour aller faire ses courses, croise une vache et risque de se faire encorner. Une dame qui se promène avec son bébé dans une poussette et son chien se retrouve face à des cochons. En voyant le chien, Ceux- ci attaquent la propriétaire et Je bébé. Dam: les trois cas, le risque est mortel. ›› Un danger bien réel. que confirme Ghjuvanstefanu Nivaggioni. conseiller municipal de Calacuccia : « j’habite au hameau de Sídossí. Le matin, je sors toujours avant mes enfants pour vérifier que tout est calme et qu’ils ne risquent pas de se faire attaquer par un animal en allant à l’école. l’autre jour un enfant jouant près du lac a failli se faire attaquer par des cochons, heureusement que son père était-là ››, remarque-t-il. « Ma belle-sœur sort toujours avec un bâton lorsqu’ ‘elle va marcher ››, note Pierre Donati, conseiller municipal. « Toute l’équipe municipale est sur la même longueur d’onde, ajoute Benjamin Luciani-Graff. Nous représentons les citoyens qui veulent vivre dans un village propre et sécurisé. » Ne pas stigmatiser, pénaliser les abus
Une situation problématique d’autant que les animaux ne sont pas faciles à identifier, même avec des boucles, il faut pouvoir les approcher de suffisamment près pour en noter le numéro.
Lorsque l’animal est identifié, en premier lieu, on prévient son propriétaire pour qu’il puisse venir le chercher. Un anima] peut échapper à la vigilance et avant tout les élus souhaitent le plus possible régler les situations à l’amiable, lorsque c’est possible. Et qu’il s’agit d’un cas exceptionnel. « ,je n e suis ni un gendarme, ni un shérif mais mon devoir est de protéger le village et les habitants, souligne le maire. Si la loi me le permets, face à des animaux identifiés dont la divagation est constatée à répétition. je voudrais que l’on retire immédiatement toute convention sur le communal à leur propriétaire. ››
Les animaux passant indifféremment d’une commune à l’autre : « il faudrait que tous les maires du Niolu prennent le même arrêté contre la divagation ››, complète-t-il. « La difficulté dans ce type de situation est que la responsabilité est plurielle, relève Pierre Donati. Devant la loi, il y a des faits coupables. En aucun cas on ne stigmatise l’élevage mais il y a des dérives dangereuses.
Nous prenons nos responsabilités en tant qu’élus, mais cela ne dispense pas les autres services (État, chambre d’agriculture… ) et les éleveurs d’assumer les leurs. L’État a des moyens humains et matériels que nous n’avons pas. Et lorsqu’un animal crée des dégâts, les habitants doivent porter plainte. »
« Concernant les animaux non identifiés, si les propriétaires ne se manifestent pas, ils seront enfermés et récupérés par les services de l’État ››, rappelle Mathieu Acquavíva. Pour l’heure, les étapes administratives sont trop longues et le problème demeure. l’équipe municipale lance un appel à tous les services concernés par la problématique (État, chambre d’agriculture, Odarc, etc.} pour trouver ensemble une solution pérenne et efficace.
B. IGNACIO-LUCCIONI

Jeudi 11 novembre 2021

L’exploitation déclarée par la famille Vallesi est l’un des plus grands cheptels de France relève Thomas Meindl le magistrat qui rend le jugement public. Sauf que la justice pointe en réalité « une activité agricole scindée artificiellement ou qui n’est pas réelle ». Le tout au service, selon le tribunal correctionnel de Bastia, d’une escroquerie à la politique agricole commune (PAC) européenne, qui délivre les aides aux agriculteurs.
La mise en place d’un dispositif de fraudes à l’aide de trois exploitations fictives, gérées par Pascale Riffier épouse Vallesi [ancienne élue a la chambre d’agriculture), Jean-Thomas et Sauveur Vallesi [ancien dirigeant du syndicat FDSEA], adossé à une exploitation réelle, appartenant à Don-Louis Vallesi , est en cause.
Les quatre membres de cette famille présents lors de l’audience. organisée cet été et scindée en deux volets, sont soupçonnés d’avoir détourné environ 750 000 euros de subventions de janvier 2015 à avril 2019 à Lucciana, Piano et Corscia. Des fausses déclarations de naissance de bovins et des fausses attestations de paiement de loyer visant à percevoir une aide au logement sont aussi soupçonnées.
Sauveur Vallesi est également poursuivi pour avoir altéré la vérité d*un écrit en rédigeant un faux PV du conseil municipal de la commune de Piano, dont il est le maire, octroyant une convention de pâturage de 31 hectares à son fils. Jean-Thomas Vallesi. Sur la délibération, cinq conseillers sont inscrits, dont trois sont des membres de la famille Vallesi.
Le tribunal a reconnu coupable d’escroquerie la mère. Pascale Vallesi le père Sauveur Vallesi, et l’un de leurs fils Jean-Thomas et les a condamnés à 12 mois d’emprisonnement dont six mois avec sursis. aménagés en détention a domicile sous surveillance électronique. Les parents ont été condamnés chacun à 10 000 euros d’amende et le fils à 5 000 euros.
Le fils à 1’activiIé « réelle ››, Don Louis, a été relaxé pour les faits d’escroquerie à la PAC mais condamné pour escroquerie aux aides au logement et fausse délibérations, à deux mois d’emprisonnement avec sursis et deux séries d’amendes pour la détention de bovins non identifiés de façon conforme : 64 fois 50 euros et 35 fois 50 euros soit 4 950 euros.
Plus de 400 000 euros saisis
Le tribunal lui a restitué, étant relaxé, la somme de 30 000 euros mais il a confirmé la confiscation des saisies ordonnées pour Jean Thomas Vallesi (77 000 euros), Pascale Vallesi (197 000 euros), Sauveur Vallesi (138 780 euros), « ces sommes étant en deçà des montants des aides perçues ››.
Les quatre avocats de la défense avaient plaidé la relaxe. M” Jean-Paul Eon, avocat de Pascale Vallesi a indiqué à l’AFP qu’un « appel était très probable ›› pour les trois principaux condamnés.
Les magistrats ont aussi condamné Don Louis Vallesi et Jean Thomas Vallesi à payer à la MSA la somme de 500) euros chacun.
Même sanction pour Jean-Sauveur Vallesi. Jean Thomas Vallesi et Pascale Vallesi, au bénéfice de l’Agence de service et de paiement (ASP).
Fréderic Metzger, le représentant du ministère public avait demandé, lors de l’audience, deux années de prison dont 18 mois avec sursis contre Pascale Riffier-Vallesi, avec une amende de 75 000 euros.il avait requis 18 mois de prison dont 12 mois avec sursis à 1’encontre de Sauveur et Jean-Thomas Vallesi, couplés a une amende de 50 000 euros pour chaque prévenu. Le parquet avait aussi requis la condamnation de Don-Louis Vallesí à 18 mois de prison avec sursis et une amende de 30 000 euros. pour complicité d’escroquerie. Frédéric Metzger souhaitait la confiscation des sommes saisies à hauteur de 750 000 euros ainsi que 64 contraventions pour les détention de bovins non identifiés de façon conforme. soit 100 euros pour chaque contravention.
Partie civile de ce dossier, tout comme la MSA (Mutualité sociale agricole] représentée par M” Gilles Antomarchi, l’Agence de service et de paiement (ASP} réclamait 50 000 euros via M’ Cyrile Rollin, son avocat. tout comme la condamnation solidaire des prévenus à la somme de 10 000 euros.
Les PV de gendarmerie annulés
Dans son jugement, le tribunal considère en revanche. « que les gendarmes qui ont participé au contrôle Codaf n’avaient pas de fondement juridique pour intervenir. Leurs réquisitions formant leur intervention étant hors du cadre du contrôle réalisé. Les procès-verbaux sont donc annulés.
Cependant, le parquet étant présent sur les lieux, pouvait! poursuivre de par son droit d’ouvrir une enquête préliminaire ››.
Un point qui avait largement été attaqué par la défense lors de l’audience.
Les magistrats valident néanmoins le principe du contrôle inopiné, là encore, fortement ciblé par la défense.
Le président détaille aussi les motivations de la décision. Notamment, les responsabilités des prévenus au moment du contrôle : « Alors que les vaches des quatre exploitations devaient être présentées au contrôleur au 11 avril 2019, conformément aux textes et aux engagements des bénéficiaires des aides, le contrôle a permis de constater l’absence ou la quasi absence des bovins. il revenait à Don-Louis Vallesi d’indiquer où se trouvaient les vaches. Les pièces versées en procédure ne permettent pas d’étayer ou de vérifier la constitution réelle d’un troupeau qui devait être présente le 11 avril 2019. ››
Autant d’arguments qui ont conduit à ces condamnations.
ANTOINE GIANNINI

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Samedi13 novembre 2021

Vous tenez à distinguer deux phénomènes pour évoquer la problématique des bovins. La divagation aurait-elle deux visages ?
Il y a effectivement deux phénomènes que l’on a tendance à confondre. Celui de la divagation qui est ancien, et un autre plus récent. qui peut sans doute expliquer certains accidents, c’est l’ensauvagement. Il y’ a une différence entre un bovin domestique. qui vadrouille où il peut, et un bovin devenu sauvage, qui peut représenter un danger pour celui qui s’en approche.
La distinction a son importance, mais cet ensauvagement est aussi la conséquence de la dérive d’une pratique agricole…
Pas forcément. Un animal domestique, dont l’existence a toujours été encadrée par l’homme, ne devient pas sauvage du soir au lendemain. Il est. en fait, le produit d’un animal anciennement domestique, devenu sauvage. Ce qui veut dire qu’il existe des bovins en divagation qui n’ont jamais connu l’homme Il y a un lien entre les deux phénomènes dans la mesure où il existe des bovins domestiques faiblement encadrés par l’homme à cause d’une espèce de relâchement de la maîtrise de cet élevage. Ce qui n’en fait pas pour autant des animaux sauvages. Sur un plan comportemental on distingue d’ailleurs assez bien les deux. L’animal sauvage se tient à distance des activités humaines. Il a tendance à s’enfuir quand on s’en approche, ce qui n’est le cas de l’animal domestique livré à lui-même. Même domestique, le taureau peut. en revanche, avoir un comportement agressif. Autre signe qui révèle l’ensauvagement, les jeunes mâles ne sont plus retirés du troupeau pour être envoyé à l’abattoir, ce qui donne des troupes de taurillons qui arrivent dans des villages. C’est un phénomène que l’on a pu voir récemment, ce qui n’arrive jamais dans un cadre domestique, même hypertensif dans lequel on se préoccupe peu de la production effective de ces animaux.
J’insiste, on peut bien distinguer les deux phénomènes, sans oublier de les rapprocher d’une même origine…
Pas forcément, mais disons quand même les choses. Au début des années soixante-dix, l’élevage bovin corse voit ses effectifs s’effondrer, sa présence sur le milieu s’effacer. Puis, au milieu de cette même décennie, on assiste à une prolifération de bovins.
Jusqu’aux années quatre-vingt-dix. le cheptel crève carrément le plafond, à cause de l’effet pervers de l’attribution de la prime à la vache.
Mais il s’est passé autre chose à ce moment-là.
Un recensement précis s’imposerait. mais un certain nombre de vieux éleveurs qui conservaient une quinzaine de vaches dans une activité que l’on pourrait qualifier de préretraite, ont disparu sans que ces petits troupeaux soient repris. Ces animaux en déshérence se sont progressivement dédomestiqués, et leurs produits n’ont jamais connu l’homme. Mais la plupart des gens ne font pas la différence quand ils parlent de « vaches sauvages ››, alors qu’il s’agit souvent de bovins domestiques en liberté.
Vous 1’aurez remarqué, j’évite le mot divagation parce qu’un animal ne divague pas. il exprime le comportement de son espèce. S’il n’a pas de clôture pour l’arrêter, il garde un comportement naturel d’exploration.
Le fait que les animaux d’élevage en Corse soient en liberté, c’est un phénomène qui est décrit depuis l’antiquité. Le propre des sociétés pastorales, c’est l’animal qui peut explorer tandis que les cultures sont protégées par des clôtures. je vais même plus loin en rappelant que le pastoralisme, c’est l’animal qui repère lui-même dans un couvert végétal complexe, ce qu’il peut consommer.
Le lecteur pourrait interpréter votre propos comme la justification de ce qui reste une dérive agricole…
Je ne justifie pas tout ce que peut induire l’élevage hypertensif, je dis simplement qu’il ne faut pas le confondre avec l’ensauvagement qui provoque parfois l’agression des hommes par les bovins.
Ceci dit, un animal sur la route est souvent un bovin domestique en liberté. Et je ne parle pas de ça avec désinvolture, d’autant moins que j’ai moi- même heurté, un soir, un animal au volant de mon véhicule. Un accident lors duquel j’aurais très bien pu laisser la vie.
On ne peut faire l’économie de vous inviter à porter votre regard sur le phénomène de divagation en général. Il dure depuis des temps immémoriaux. Y voyez vous une issue avec le recul du chercheur depuis longtemps investi dans ces problématiques ?
Je suis d’autant plus tranquille sur ces questions que mes premières publications remontent à 1986.
Je me souviens notamment d’un article, coécrit avec un collègue de l’Inra, sur les effets pervers de la prime à la vache.
Nous avons été les premiers à mettre sur la table ce phénomène. Je suis tout à fait tranquille pour dire qu’il s’agit bien d’une dérive. L’hypertensif, c’est prendre en charge des animaux sans aucun rapport avec les ressources qu’on va pouvoir mettre en face, et sans la conduite minimale qui justifierait que l’on appelle ça un élevage extensif. C’est ce que l’on peut appeler la cueillette, à savoir des animaux livrés à eux-mêmes pendant la plus grande partie de l’année, même si on vient de temps en temps les affourager au cœur de l’hiver, et prélever quelques veaux pour avoir quand même quelque chose à vendre.
Cette pratique ne tient que parce qu’on touche des primes qui, elles. sont le véritable revenu.
En 1987, ]’avais également publié, dans un numéro spécial de Économie corse, un article titré : Bovins : un élevage paradoxal.
Ces écrits sont-ils toujours d’actualité ?
Malheureusement, même s’ils sont partiellement obsolètes sur le régime d’aide qui, de la tête, est passe à la surface au temps de l’avant-dernière PAC. À ce moment-là, la grande question a été la déclaration de surfaces pâturables par les animaux.
Auparavant, on se préoccupait des bêtes sans se préoccuper des ressources.
Tout d’un coup, il fallait déclarer les ressources, et on n’était plus sûr d’avoir les bêtes en rapport avec les ressources qu’on déclarait. Une partie de la polémique est venue du fait que certaines surfaces étaient déclarées sans que l’on puisse prouver clairement qu’il y existait bien un élevage pratiqué par ceux qui les revendiquaient.
L’une des grandes questions a notamment été celle des parcelles de maquis bas, pour savoir si on pouvait les considérer comme de la ressource fourragère.
Une assez belle confusion a été d’ailleurs entretenue entre les besoins caprins et bovins.
Le maquis bas. c’est le milieu des caprins, mais on n’a pas voulu reconnaître leurs surfaces à cause de l’abus lié aux bovins. En clair, les caprins finissaient par pâtir de l’abus des bovins, et les bovins se cachaient derrière les caprins pour retrouver une légitimité.
Donc. vous voyez bien, je ne pense pas tenir un discours complaisant. Je dis simplement qu’un animal domestique qui explore le milieu, ce n’est pas forcément un problème, mais ça le devient quand ce milieu n’est pas aménagé. La dérive, elle est inscrite dans les dispositifs agricoles qui ont été pensés pour une autre réalité que la nôtre, et qui chez nous, ont donné ce qu’ils ont donné.
Une situation trop difficile à désamorcer aujourd’hui ?
La solution qui semble la plus évidente, c’est de lier la prime à la production.
Une manière de dire à l’éleveur qu’il ne sera aidé que s*il sort des veaux de son troupeau et s’il propose un produit.
C’est ce que l’on appelle le recouplage entre prime et production.
Ce que ne voulait pas l’Europe qui était confrontée à un excès de production.
La prime, ce n’était pas pour produire, mais pour produire moins.
Personnellement, je plaide pour la logique de la PAC actuelle, pour avoir peut-être un recouplage partiel, mais avec des seuils sous lesquels une prime pourrait être diminuée. Faire valoir la valeur seuil plutôt que la proportionnalité. mais avoir quand même des exigences vis-à-vis de la production et de l’entretien de l’espace que l’on revendique.
NOEL KRUSLIN

Un autre article paru aujourd’hui.

9 décembre 2021

Pour arriver jusqu’à la porte de sa maison, il faut slalomer entre des barrières et autres palettes, censées bloquer le passage aux animaux. Une installation de fortune qui n’empêche pas vaches, veaux, taurillons et autres cochons d’empoisonner le quotidien de Roselyne Bartoli qui vit en plein cœur de San Gavinu di Fium’Orbu.
« Voilà des armées que ça dure, prévient elle en nous accueillant sur une parcelle de terrain labourée par les porcins. Là, franchement, je n’en. peux plus !››
En 2018, après avoir heurté un bovin en voiture, Roselyne Bartoli avait déjà déposé plainte, certificats médicaux à l’appui. Elle avait même écrit au procureur de la République et au préfet. Personne n’avait daigné lui répondre et sa plainte est restée sans effet.
« Faut-il attendre un drame ? ››
Entre-temps, elle s’est rapprochée de l’association Cambià Avà, qui lutte contre la divagation animale en Corse. Et elle envisage de déposer une nouvelle plainte contre X. « je n’ai pas d’autre choix. Le maire, je l’ai contacté .à plusieurs reprises. Sa réponse est toujours la même : je m’en occupe ! Mais rien ne change ››, déplore-t-elle.
Ce que Roselyne Bartoli ne comprend pas et dénonce, c’est cet immobilisme.
« En 2006, Ia municipalité a fait l’acquisition de cinq passages canadiens pour un montant de près de 32 000 €, rappelle-t-elle, copie de la facture à la main. Un seul a été installé, les autres pourrissent dans des coins et deux sont envahis par les fougères sur un bord de route. C’est incompréhensible I Beaucoup de communes, en Castagniccia notamment, s’en sont équipées et ça marche bien car on ne voit plus d’animaux dans les villages. Le maire dit qu’ il a pris au arrêté. Je n’en ai trouvé trace nulle part. »
En dehors de l’aspect environnemental et des contraintes que la divagation animale lui impose pour éviter de retrouver vaches, veaux, cochons et taurillons à sa porte, Roselyne Bartoli s’inquiète aussi du danger que cette situation génère.
« Les vacances de Noël approchent et il va y avoir des enfants dans le village. La présence de ces animaux fait courir un risque à la population. Faut il’ attendre un drame pour que l’on règle définitivement ce problème ? ››, conclut elle.
ISABELLE VOLPAJOLA

« Nous nous attelons à régler le problème ››

Maire de San Gavinu, Philippe Vittori est conscient des dommages occasionnés par la divagation animale. « C’est vrai que c’est un problème et nous nous attelons à le régler. Nous l’avons déjà en partie résolu d ‘ailleurs puisque, aujourd’hui, nous avons réussi a éloigner une partie des bovins qui divaguaient. Il reste le problème de deux petits taurillons à solutionner.
Ces animaux sont passés par le village au moment des estives et y sont restés.
La responsabilité est collective puisque pendant l’été, nous leur avons donné à manger: Et je me mets dans le lot, précise le maire. Les vaches avaient des veaux, nous ne pouvions pas les chasser et encore moins les abattre. Quant aux cochons, ils sont arrivés au moment des châtaignes.
La encore, nous avons à maintes reprises sollicité l’éleveur et il a fait des efforts pour les parquer. Nous ne nions pas les dégâts qu’ils occasionnent, nous en sommes nous-mêmes victimes sur la voirie communale. ››
Concernant les passages canadiens acquis en 2006 et jamais installés, Philippe Vittori s’en explique. « Après les avoir achetés, nous avons été alertés de la dangerosité du dispositif pour les cyclistes. Vu qu’on devait les poser sur une voie départementale, il fallait aussi que le dossier soit examiné en session plénière du conseil général. Nous en avons installé un sur une voie communale et c’est vrai que ça marche bien.
Mais, la solution contre la divagation animale est- elle de clôturer les villages ?
Je n’en suis pas sûr. Quant aux arrêtés, nous pouvons en prendre – nous en avons un très ancien qui court toujours – mais il est impossible de les faire respecter. le le répète, ce problème qui est récurrent chez nous et dans toute la Corse ne nous laisse pas indifférents. Et nous essayons de le régler au cas par cas. Nous avons eu une période critique après l’été, là ça va mieux ››, conclut il.
I.V.

Un taureau divague
devant l’hôpital

Même en temps de Covid et de plan blanc, toutes les visites ne sont pas limitées à l’hôpital de Bastia. La preuve : ce taureau pris en flagrant délit de divagation devant l’entrée du centre hospitalier, dans la nuit de lundi à mardi, suscitant la surprise des automobilistes comme des usagers.
L’animal a visiblement ses habitudes. slalomant sans crainte sur la route des urgences au gré des nids-de-poule, sur le parking entre les véhicules stationnés dans le noir et bientôt, sans doute, entre les patients installés dans les brancards.
Reste à espérer que l’hôpital récupère au moins quelques primes agricoles au passage…

BIGUGLIA Des vaches
en vadrouille


Elles semblent apprécier l’endroit. Voilà plusieurs semaines que des vaches en divagation déambulent sur la Commune de Biguglia. Ce groupe de bovins nomades apprécie particulièrement l’espace boisé d’un lotissement situé près de Casatorra où il est venu élire domicile. À plusieurs reprises comme hier, une partie de la journée, sans doute pour y voir si l’herbe est plus verte qu’ailleurs. Elle est en tout cas au goût de ces ruminants.

2 réponses sur “La divagation animale à Carticasi et ailleurs”

  1. Humour VACHE! 5 janvier 2022: Corse net infos twitter: Ville di Pietrabugno, les Bovidés dans la ville de Bastia! Déjà, sur les tablettes, Larem, ça n’existe PAS, la dictature ouiiiii! Pécraaasse-Macron===idem! Gag-Pub-vaccin AAmoooore miiiiiiooo Bonjour! je suis Mort, je viens faire ma 228ème doses de vaccin, j’en redemande encore, merci LABOS TOUT PUISSANTS qui contrôlent le Monde depuis toujours! Gilles Bouleau gros C!! L’Abstention===Victoire aux élections depuis 25 / 30ans! Les Larem Blagues Girls TV, recrutées+++sur des critères de Beauté que sur leurs compétences intellectuelles! Encore une Bonne grosse blague à Macrotte-le robot narcissique tout çà! Avec son tout petit socle de 23% qui Emmerde tout l’Monde…& vice versa! 2015 seul sur Mars / 2016 Passengers!….Macrotte, c’est pas trop Hugh Grant-Love Actually 2003-2017 dance The Pointer Sisters 1984 jump for my love!….& Très Très loin de Mitterrand 1988….33 Millions de voix au 1er tour!!+++que De Gaulle! Revenons à nos moutons! Tu sais André, c’est pas très grave pour la Vache…C’est surement une Blagounette-cochonne des ânes-chèvres de Larem, ou alors, une nouvelle déco de NOEL en plastique!

  2. Ooooh, Y faut pas être trop Vache dans la vie, juste 1 petit peu Cochon!……Cairn info/revue pour 2016 L’élevage pastoral en Corse—-16 janvier 2010 Libération: Les bêtes noires de la Corse!—-Sept 2021 press reader com France society Sacrées Vaches!—-18 déc 2017 Corse: Les animaux en divagation peuvent aussi être Dangereux, sur dailymotion vidéo France info—-Années 1970 persee fr/doc geoca L’élevage en Corse, 1 archaisme menacé!—–7sur7 be/autres sports/1 pilote de rallye avec 1 pet au casque, Percute 2 Vaches à 180kmh en cam-embarquée-Arizona USA-Trophy truck-Hits two Cows-youtube SourapasBrosRacing!

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